Chateau d'Eguilly

..... un lieu pas comme les autres!


Un limes romain, ou tour de guet

Exemple de construction militaire gallo-romaine

CHATEAU D’EGUILLY

Château-fort (XIIe-XVe siècles)

....... UNE LONGUE HISTOIRE

Cher visiteur nous te souhaitons la bienvenue au Château d'Eguilly

La Bourgogne regorge de belles demeures médiévales et la Côte d'Or n'est pas en reste avec ses châteaux forts bâtis en hauteur ou en plaine.

La commune d'Eguilly, située à l'est de Dijon, possède l'un des plus remarquables, établi dans la plaine.

Construit sur le site d’un limes gallo-romain (tour de guet), on voit encore, à une cinquantaine de mètres à l'est du château actuel, dans la prairie, l'emplacement de la fortification primitive.

Ses traces sont parfaitement visibles sur les photos aériennes. Il s'agissait d'une motte circulaire fossoyée sur laquelle devait se dresser un donjon en robuste charpente, tels qu'étaient conçus les tout premiers châteaux forts. 

Cette motte était précédée, à l'ouest, d'une vaste basse-cour (probablement elle aussi entourée de fossés en eau) sur l'emplacement de laquelle s'élève le château actuel. Une voie gallo-romaine traverse d’ailleurs toujours actuellement la cour du château.

D'après Claude Courtepée, ecclésiastique ayant entreprit des recherches et études au long de ses voyages en Bourgogne vers la fin du XVIIIe siècle, la date 1181 semble être retenue pour l'édification de la première forteresse d'Eguilly, identifiable dans le bâtiment qui intègre la porte d’entrée principale : la porterie, ancienne maison-forte templière, et de la tour carrée située sur le coté est. Cependant, certains éléments architecturaux et ainsi que des recherches plus approfondies, dateraient le début du château fort vers 1140.

Plusieurs seigneurs se succédèrent à Eguilly, Deux reliefs héraldiques buchés du château bourguignon d’Eguilly sont complétés par des notations et croquis de Pierre Palliot, imprimeur et libraire à Dijon, auteur de La vraye et parfaite science des armoiries publiée en 1660. On a ainsi restitué les deux écus du château : les armes des premiers seigneurs d’Eguilly et celles des Poinsot, qui en reprirent le nom. Palliot releva aussi ces armes et celles des Choiseul, successeurs des Poinsot, dans les vitraux de la chapelle du château. L’article s’attache en premier lieu à l’étude des armes des Eguilly, sur leurs dalles tumulaires et sur leurs sceaux : de Dreue d’Eguilly († 1343) à Thomas (1402), tous portent dans leurs armes un lambel en chef qui démontre leur appartenance à une branche cadette des Saffres, maison importante en Bourgogne, connue dès le XIIe siècle. Le premier à recevoir la terre d’Eguilly, à en porter le nom et les armes des Saffres brisées d’un lambel à trois pendants fut Hervé III, frère puîné de Guy I de Saffres († 1279). Le second volet de l’article traite des Saffres, leurs armes et leurs alliances. Ils portaient de gueules à cinq saffres s’essorant d’argent, posés en sautoir. Ce saffre correspond au circaète Jean-le-Blanc, un falconidé. On suit ainsi ces armes depuis le sceau de Hervé II (1247) jusqu’à Jean, dernier mâle de la lignée, décédé après 1385. Des pierres tombales portent également leurs armes, de Guy I de Saffres († 1279) à Guy II († 1305), son petit-fils, en passant par Hervé IV († 1306), son fils, et l’épouse de celui-ci, Béatrice de La Bussière († 1318). L’auteur conclut en rompant une lance en faveur de l’étude de la famille d’armes de maisons bourguignonnes arborant des écus portant des saffres, sans être toutes obligatoirement liées par un ancêtre commun.(Gaëtan Cassina)

La place forte du XIIe siècle aux solides remparts et aux six tours de défense, conserve, de cette époque, des deux tours rondes flanquant l'aile sud.

Le château était entouré de fossés. Ces anciennes douves autrefois en eau sont aujourd'hui partiellement comblées et à sec et se franchissent au moyen d'un pont dormant qui mène à l'entrée.

Celle-ci se situe dans un avant-corps rectangulaire qui fait saillie sur la face ouest de l'enceinte et était autrefois beaucoup plus élevé afin de constituer une tour porte, dispositif architectural très répandu dans la fortification médiévale.

On pénétrait dans cette tour porte au moyen d'une entrée charretière et d'une entrée piétonnière, chacune possédant son propre pont-levis dont on voit toujours dans la façade les rainures d'encastrement des bras de relevage (2 bras pour la grande porte charretière et un seul pour la piétonnière).

Les ponts-levis à flèches de relevage ne sont apparus dans la fortification médiévale qu'à partir du XVe siècle.

L'enceinte trapézoïdale, dont chaque côté est orienté sensiblement vers l'un des quatre points cardinaux, est flanquée par cinq tours : deux tours circulaires aux angles sud de l'enceinte et qui dateraient du XIIe siècle, une tour carrée appuyée à l'est et, au nord, deux tours carrées disposées en diagonale par rapport à l'enceinte.

Cette implantation en biais n'est pas la meilleure pour assurer à ces tours carrées une bonne valeur défensive.

Cette disposition présente en effet les inconvénients suivants : d'une part, elle laisse subsister des angles morts importants tandis que, d'autre part, les flancs des tours ne sont pas perpendiculaires aux courtines ce qui ne facilite pas les tirs de flanquement effectués par les défenseurs.

Aussi faut-il supposer que ces tours carrées sont post-médiévales et furent peut-être érigées sur l'emplacement de tours circulaires antérieures, à une époque où les préoccupations défensives étaient passées au second plan tandis qu'on cherchait surtout à améliorer le confort très relatif de l'ancienne forteresse.

Et de fait, ce n'est peut-être pas un hasard si ces deux tours carrées sont précisément celles situées aux extrémités du grand logis. Leur plan quadrilatéral, bien plus habitable et facilement aménageable qu'un plan circulaire, a permis d'y créer des "pièces à vivre" qui sont des extensions du logis.

On peut tenir le même raisonnement pour la troisième tour carrée située à l'est de l'enceinte : elle s'appuie à un petit bâtiment accolé à la courtine et qui servait de logis à la domesticité.

Cette tour, dont il ne faut toutefois pas nier la fonction défensive, a pu également être érigée pour servir d'extension au logement des serviteurs.

Quant aux tours circulaires situées au sud de l'enceinte, on peut supposer qu'elles sont demeurées telles qu'elles car elles n'étaient pas appelées à devenir des logements; elles sont en effet accolées à des bâtiments de servitude (écuries, remises, granges, etc...)

Ces deux tours circulaires ont d'ailleurs conservé les canonnières et les embrasures de tir qui percent leurs murs épais.

La cour de ce château de plaine possède un puits, cantonné de cinq colonnes galbées et cannelées, est couvert d'une coupole sculptée d'un décor de tuiles en écaille, date de 1450. Les écuries sont du XVIIe siècle.

Le pavage des écuries est d'époque, il existe des rigoles afin que le purin s'écoule. Les auges sont taillées directement dans la pierre et mesurent prés de 4 mètres.

Les charpentes sont d'époque et posées sur les remparts du XIIe siècle.

Au fond, une ouverture sur le puits destiné aux animaux. Les niches de chaque coté intérieur des fenêtres servaient aux lampes à flamme.

Les logis seigneuriaux sont constitués de deux bâtiments rectangulaires accolés qui forment un plan en « L » .

Chacun d'eux comporte un étage sur rez-de-chaussée ainsi qu'un dernier niveau de combles éclairés par des lucarnes à fronton triangulaire.

La dernière élévation du logis de plan aux lucarnes à fronton triangulaire, et son développement « L » du coté ouest datent de la deuxième moitié du XVIIe siècle.

La chapelle castrale, placée sous le vocable de Saint Hubert, date de la deuxième moitié du XVe siècle e possède une crypte.

L'ancien jardin du château aurait été aménagé vers la fin du XVIIe siècle, mais ceci est resté comme jardin éphémère pendant quelque dizaine d’années avant de laisser à nouveau sa place à la prairie

Le château, les communs, la chapelle, les douves, le puits la cour et le mur de soutènement ont étés classés monument historique le 7 décembre 1993

Fenêtre sur la façade ouest de la porterie : Symboles des templiers sculptés en haut-relief aux extrémités supérieures du linteau et au centre du trilobe.

Les romans étaient à Acuillinium (Eguilly) depuis Jules César. Ils ont présidié le secteur avec un limes construit sur la motte coté est du château médiéval. Les vestiges du pavage gallo-roman toujours conservé à l'intérieur de la cour du château, orienté est-ouest assurait le transite entre le limes et le village.

Les templiers ont bâti la maison-forte (porterie), la tour carrée coté est est les murs de défense du château en 1140, cinq ans avant la deuxième croisade. Le château fort était sur un lieu stratégique pour le contrôle du passage des marchandises, et situé sur le chemin menant à la fois à Compostelle et en terre sainte via l'Italie. Il servait également à la protection des villageois en cas d'attaque de brigands

Les Hospitaliers, chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem étaient présents à Eguilly en même temps que les Templiers. Leurs relations étaient parfois tendues, et pouvaient déboucher en faits violents ......

Apres l'arrestation de Templiers et leur procès en 1313, les Hospitaliers sont restés au château assurant la sécurité et le contrôle du passage dans la vallée, et la perception des taxes sur la production agricole. Devenus au XVe siècle les Chevaliers de Rhodes et au XVIe siècle les Chevaliers de Malte, le Château d'Eguilly passé sous la propriété de la famille De Choiseul de Chevigny, ceux-ci comptaient des nombreux chevaliers dans les membres de la famille.

Plaque armoriale sur la façade de la porterie du château, d'Hervé de Saffres, seigneur d'Eguilly bouchée à la révolution , qui portait de gueules à 5 saffres d'argent posés 2,2 et 1, au sautoir d'argent .......